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De Magnus Codex
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Sont-ils le prélude d’un requiem tragique ?
Sont-ils le prélude d’un requiem tragique ?


Ce sont des dissonances instigant la souffrance
Ce sont des dissonances instiguant la souffrance
Et conduisant les âmes à la désespérance,
Et conduisant les âmes à la désespérance,
Une fanfare qui fulmine en fourvoyant,
Une fanfare qui fulmine en fourvoyant,
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Plongeons dans la fontaine et ses remous fétides,
Plongeons dans la fontaine et ses remous fétides,
Embrassons cet éden et ses flots génocides.
Embrassons cet éden et ses flots génocides.
<poem>
</poem>


==Rencontre avec l’Ankou==
==Rencontre avec l’Ankou==
Ligne 51 : Ligne 51 :


==Joie invisible==
==Joie invisible==
<poem>
Harmonie millénaire emplissant mon organe !
Harmonie millénaire emplissant mon organe !
Enhardi par mes pairs ambroisant les profanes,
Enhardi par mes pairs ambroisant les profanes,
Ravi par le tonnerre éclatant mes membranes,
Ravi par le tonnerre éclatant mes membranes,
Tu fais vivre et enterres tous les mélomanes.
Tu fais vivre et enterres tous les mélomanes.


Ondulation gracieuse exultant de foi,
Ondulation gracieuse exultant de foi,
Définition du beau, du parfait, de l’émoi
Définition du beau, du parfait, de l’émoi
Je veux, pour l’éternité, me lier à toi,
Je veux, pour l’éternité, me lier à toi,
Mais tu es la seule maîtresse de ta voix.
Mais tu es la seule maîtresse de ta voix.


Alors je caresse tes enfants mécaniques
Alors je caresse tes enfants mécaniques
Chantants la complainte de ma vie ironique
Chantants la complainte de ma vie ironique
Je fais vibrer, jouir tes organes acoustiques
Je fais vibrer, jouir tes organes acoustiques
Pour invoquer ta divine essence phonique.
Pour invoquer ta divine essence phonique.


Puisse-tu m’accompagner, de plus en plus fort
Puisse-tu m’accompagner, de plus en plus fort
Au cours de ma vie, mes joies, mes peines et ma mort
Au cours de ma vie, mes joies, mes peines et ma mort
Reste avec moi, juste quelques instants encore,
Reste avec moi, juste quelques instants encore,
Ainsi, fatigué mais apaisé, je m’endors.
Ainsi, fatigué mais apaisé, je m’endors.
</poem>


==Haikus==
==Haïkus==


===Haiku n°1===
===Haïku n°1===
<poem>
Le vent facétieux
Le vent facétieux
Soulève la jupe brune ;
Soulève la jupe brune ;
Novembre est joyeux
Novembre est joyeux
</poem>


===Haiku n°2===
===Haïku n°2===
<poem>
Petite tortue,
Petite tortue,
 
Donne tes œufs au destin !
Donne tes oeufs au destin !
 
Comme tant de fois.
Comme tant de fois.
</poem>


===Haiku n°3===
===Haïku n°3===
<poem>
Il est plus joyeux
Il est plus joyeux
D’écrire avec une fleur :
D’écrire avec une fleur :
L’hivers, pas de plume...
L’hivers, pas de plume...
</poem>


==Comme de l’eau sur une lyre…==
==Comme de l’eau sur une lyre…==
<poem>
Comme de l’eau sur une lyre,
Comme de l’eau sur une lyre,
S’épanchent mes plus grands désir,
S’épanchent mes plus grands désir,
Mes joie, mes peines, mes idées.
Mes joie, mes peines, mes idées.
Mon âme se pâme, aliénée.
Mon âme se pâme, aliénée.


Quand je noirci le papier blanc
Quand je noirci le papier blanc
Pour faire parler mes sentiments,
Pour faire parler mes sentiments,
Qu’il soit rayé ou quadrillé
Qu’il soit rayé ou quadrillé
C’est le plus beau des messagers.
C’est le plus beau des messagers.


Alors laissons choir à l’envi
Alors laissons choir à l’envi
Les mots nous venant à l’esprit.
Les mots nous venant à l’esprit.
Et l’encre coule avec loisir
Et l’encre coule avec loisir
Comme de l’eau sur une lyre...
Comme de l’eau sur une lyre...
</poem>


==Haikus==
==Haïkus==


===Haiku n°4===
===Haïku n°4===
<poem>
Le fleuve coule.
Le fleuve coule.
Mon sang payant mes erreurs
Mon sang payant mes erreurs
Rempli le calice
Rempli le calice
</poem>


===Haiku n°5===
===Haïku n°5===
<poem>
Dans tout ce chaos,
Dans tout ce chaos,
Vers la folie salvatrice
Vers la folie salvatrice
Il n’y a qu’un pas
Il n’y a qu’un pas
</poem>


===Haiku n°6===
===Haïku n°6===
<poem>
Beauté de la pluie
Beauté de la pluie
Qui inspire le lyrisme,
Qui inspire le lyrisme,
Muse nostalgique.
Muse nostalgique.
</poem>


===Haiku n°7===
===Haïku n°7===
<poem>
Le blanc sur le rouge,
Le blanc sur le rouge,
L’insigne du Ragnarock;
L’insigne du Ragnarock;
Cycle de souffrance
Cycle de souffrance
</poem>


===Haiku n°8===
===Haïku n°8===
<poem>
Après le grand calme,
Après le grand calme,
Colère et regard brûlant ;
Colère et regard brûlant ;
Début de tristesse
Début de tristesse
</poem>


==Tankas==
==Tankas==


===Tanka n°1===
===Tanka n°1===
<poem>
Les grands patriotes
Les grands patriotes
Se déchirent et se suicident,
Se déchirent et se suicident,
Ce depuis toujours.
Ce depuis toujours.
Quand réaliseront-ils
Quand réaliseront-ils
Qu’il n’y a pas de pays ?
Qu’il n’y a pas de pays ?
</poem>


===Tanka n°2===
===Tanka n°2===
<poem>
Quand l’esprit s’éveille
Quand l’esprit s’éveille
Il se demande toujours
Il se demande toujours
Comment s’élever.
Comment s’élever.
En recherchant la sagesse ?
En recherchant la sagesse ?
En accueillant la folie ?
En accueillant la folie ?
</poem>


==Le Huitième enfer==
==Le Huitième enfer==
<poem>
Figure osseuse, toge noire,
Figure osseuse, toge noire,
Destrier d’ombre, yeux de saphir.
Destrier d’ombre, yeux de saphir.
Tu es le messager au glas
Tu es le messager au glas
Apportant le dernier soupir.
Apportant le dernier soupir.


Ta faux est si bien aiguisée
Ta faux est si bien aiguisée
Que son fil peut trancher la nuit,
Que son fil peut trancher la nuit,
Au fourreau, une épée bleue,
Au fourreau, une épée bleue,
 
Marque de tes satisfécits.
Marque de tes satisfecits.


Aujourd’hui tu frappes encore
Aujourd’hui tu frappes encore
De la manière la plus cynique
De la manière la plus cynique
Tu emportes ton créateur
Tu emportes ton créateur
Qui t’attendait, las mais stoïque.
Qui t’attendait, las mais stoïque.


En y repensant, n’es-tu pas
En y repensant, n’es-tu pas
La conclusion sempiternelle
La conclusion sempiternelle
Des ces livres à l’encre ébranlée,
Des ces livres à l’encre ébranlée,
Biographies de nos vies vénielles ?
Biographies de nos vies vénielles ?
</poem>


==L’Autre côté==
==L’Autre côté==
<poem>
La musique
La musique
Qui apaise mon esprit
Qui apaise mon esprit
Est silencieuse.
Est silencieuse.


La folie
La folie
Est une façon lucide
Est une façon lucide
De vivre la mort.
De vivre la mort.


Quand l’envie
Quand l’envie
Est plus grande que la peur,
Est plus grande que la peur,
Étrange enthousiasme.
Étrange enthousiasme.
</poem>


==La Solitude==
==La Solitude==
<poem>
Je regarde au loin.
Je regarde au loin.
Tant de papillons passent devant mes yeux,
Tant de papillons passent devant mes yeux,
Mouvement perpétuel.
Mouvement perpétuel.


J’aime rester seule,
J’aime rester seule,
Je me plaît dans cet univers infini
Je me plaît dans cet univers infini
Où je suis protagoniste.
Où je suis protagoniste.


Toujours, je médite.
Toujours, je médite.
J’aime le gris, neutre, ascète, misanthrope.
J’aime le gris, neutre, ascète, misanthrope.
Sérénitude complète.
Sérénitude complète.
</poem>


==Tankas==
==Tankas==


===Tanka n°3===
===Tanka n°3===
<poem>
Chacun a le droit
Chacun a le droit
D’emprunter le long chemin
D’emprunter le long chemin
De la rédemption.
De la rédemption.
Ne sont pas des monstres ceux
Ne sont pas des monstres ceux
Qui y mettent des barrières ?
Qui y mettent des barrières ?
</poem>


===Tanka  n°4===
===Tanka  n°4===
<poem>
Le destin est clos.
Le destin est clos.
Même si la route est longue,
Même si la route est longue,
Aucune jonction.
Aucune jonction.
Peu valent le vent, la neige,
Peu valent le vent, la neige,
Le devoir est accompli.
Le devoir est accompli.
</poem>


==Éminence grise==
==Éminence grise==
<poem>
Il ne parle pas mais mord
Il ne parle pas mais mord
Aussi fort que l’autre aboie,
Aussi fort que l’autre aboie,
Tous seuls ils sont deux.
Tous seuls ils sont deux.


Maître de ce qui l’entoure
Maître de ce qui l’entoure
Préfet de ceux qui l’entourent
Préfet de ceux qui l’entourent
Ce pion est un roi.
Ce pion est un roi.


Voir croire les êtres maîtres,
Voir croire les êtres maîtres,
Mirer vers ces bleus béjaunes,
Mirer vers ces bleus béjaunes,
Se sentir puissant.
Se sentir puissant.
</poem>


==Papier rayé==
==Papier rayé==
<poem>
Ah ! Que ma joie demeure dans ce clavecin !
Ah ! Que ma joie demeure dans ce clavecin !
Que rugissent les orgues chantant les défunts !
Que rugissent les orgues chantant les défunts !
Ces instruments sans âme geignent avec beauté,
Ces instruments sans âme geignent avec beauté,
Une mélodie fugue qui est si carrée !
Une mélodie fugue qui est si carrée !


Ah ! Cette sotte note se joue de mes doigts,
Ah ! Cette sotte note se joue de mes doigts,
Que mon tarin la touche, que jouée elle soit.
Que mon tarin la touche, que jouée elle soit.
Rien ne me résiste ! Génie ! Virtuose !
Rien ne me résiste ! Génie ! Virtuose !
Ma musique est un cercle parfait, grandiose !
Ma musique est un cercle parfait, grandiose !


Ah ! Que l’orchestre sonne jusqu’à mes oreilles !
Ah ! Que l’orchestre sonne jusqu’à mes oreilles !
Je casse à coups de barre ces règles si vieilles !
Je casse à coups de barre ces règles si vieilles !
“C’est du bruit !”, qu’ils me disent, je vais leur montrer
“C’est du bruit !”, qu’ils me disent, je vais leur montrer
Que j’ai une fougueuse créativité !
Que j’ai une fougueuse créativité !
</poem>


==Doux romantisme==
==Doux romantisme==
<poem>
De France en Russie,
De France en Russie,
Les esprits fiers exultent de leur pensée,
Les esprits fiers exultent de leur pensée,
Prenant pied pour s’envoler
Prenant pied pour s’envoler
Sur un passé mécanique et obsolète.
Sur un passé mécanique et obsolète.
</poem>


==Vaguelettes==
==Vaguelettes==


===Marche impériale===
===Marche impériale===
<poem>
L’unification
L’unification
Mène vers la tolérance et le progrès.
Mène vers la tolérance et le progrès.
Mais trop de grand conquérants
Mais trop de grand conquérants
Ont pavé de sang le chemin y menant.
Ont pavé de sang le chemin y menant.
</poem>


===Vaguelette n°3===
===Vaguelette n°3===
<poem>
Ni blanche ni noire,
Ni blanche ni noire,
La routine est grise et elle prend racine.
La routine est grise et elle prend racine.
Le monde, les gens se fanent,
Le monde, les gens se fanent,
Je me transforme en albinos achromate.
Je me transforme en albinos achromate.
</poem>


===Voie et illumination===
===Voie et illumination===
<poem>
Une feuille morte
Une feuille morte
Voyage sereinement sur l’eau paisible
Voyage sereinement sur l’eau paisible
Visage sans nom, sans voix
Visage sans nom, sans voix
Mais qui aime l’autre plus que lui-même
Mais qui aime l’autre plus que lui-même
</poem>


==Courteaudes==
==Courteaudes==


===Art===
===Art===
<poem>
Regard attentif
Regard attentif
Sert à l’analyse.
Sert à l’analyse.
La contemplation
La contemplation
Doit être éphémère.
Doit être éphémère.
</poem>


===Rêves et Songes===
===Rêves et Songes===
<poem>
Nos rêves déments
Nos rêves déments
Sont un exutoire.
Sont un exutoire.
Ce sont les cautères
Ce sont les cautères
De notre folie.
De notre folie.
</poem>


===Rêves et Folies===
===Rêves et Folies===
<poem>
Le fou ne sais pas
Le fou ne sais pas
Qu’il est dérangé.
Qu’il est dérangé.
Le rêveur ignore
Le rêveur ignore
Ce qui est réel.
Ce qui est réel.
</poem>


==Rêves, réalité et souvenirs==
==Rêves, réalité et souvenirs==
<poem>
Les sermons aveuglants m’emplissent de frissons,
Les sermons aveuglants m’emplissent de frissons,
 
Mais le soleil radie et réchauffe mon cœur.
Mais le soleil radie et réchauffe mon coeur.
 
Il épanche l’espoir, le rêve et la tiédeur.
Il épanche l’espoir, le rêve et la tiédeur.
Bientôt main dans la main nos désirs brûleront,
Bientôt main dans la main nos désirs brûleront,


L’orage frappe l’horizon de ses éclairs,
L’orage frappe l’horizon de ses éclairs,
Mais la pluie lave mon désespoir et mes craintes.
Mais la pluie lave mon désespoir et mes craintes.
 
En chœur nous récitons une douce complainte
En choeur nous récitons une douce complainte
 
Et résonne dans les cieux nos voix de tonnerre.
Et résonne dans les cieux nos voix de tonnerre.


Nous penchons en arrière un regard nostalgique.
Nous penchons en arrière un regard nostalgique.
Pour ces jours difficiles où nous semblions morts,
Pour ces jours difficiles où nous semblions morts,
Pour ces moments où nous voulions être plus forts,
Pour ces moments où nous voulions être plus forts,
Nous arborons un sourire mélancolique.
Nous arborons un sourire mélancolique.
</poem>


==Haikus==
==Haïkus==


===Haiku n°9===
===Haïku n°9===
<poem>
Dans la solitude
Dans la solitude
Mon esprit se chauffera
Mon esprit se chauffera
Entre les deux cieux
Entre les deux cieux
</poem>


===Haiku n°10===
===Haïku n°10===
<poem>
Boisson de soleil,
Boisson de soleil,
Mon âme est une tableau vierge
Mon âme est une tableau vierge
Qu'il se faut graver
Qu'il se faut graver
</poem>


===Haiku n°11===
===Haïku n°11===
<poem>
D'un jaune éclatant,
D'un jaune éclatant,
Le feu repousse le blanc
Le feu repousse le blanc
Qui cache le pourpre
Qui cache le pourpre
</poem>


===Haiku n°12===
===Haïku n°12===
<poem>
Dans ta chaude étreinte
Dans ta chaude étreinte
Le monde est si froid autour
Mon flocon de neige
</poem>


Le monde est si froid autour
==Temps==
<poem>
Le soleil brûlant
Tanne ma peau blanche
Le vent si glacial
Rouille mes jointures
 
Mais la pluie est fraîche
Et lave mes craintes
Les flocons de neige
Réchauffent mon cœur
</poem>
 
==Fumée==
<poem>
Cette vapeur blanche
Empli mes poumons
Chasse l'anxiété
Et la dépression
</poem>
 
==Je==
<poem>
Qui suis-je ?
 
La même personne
Détachée d'elle-même ?
 
La même personne
Enfin elle-même ?
 
Je ne suis jamais la même personne
Ni jamais quelqu'un de différent
 
Je suis la même
Mais un peu plus
 
Un peu plus heureuse qu'hier. Un peu plus confiante, mature, engagée, belle, grande.
Et moins que demain
 
Ou bien l'inverse ?
Peu importe
 
Qui suis-je ?
Peu importe
Je suis
</poem>
 
==Mue==
<poem>
Avant c'était Il
Aujourd'hui c'est Elle
Pourquoi, ça t'obsède...
Mais c'est juste un mot
</poem>
 
== Phénix ==
<poem>
Je me suis faite à cette idée
Que rien ne changera de mon vivant
 
Je me suis faite à cette idée
Que tout ce pourquoi je bat
Que tout ce que nous voulons changer changera
Quand je serai trop vieille pour en profiter
 
Je me suis faite à cette idée
Que j’œuvre et nous œuvrons pour nos enfants
Pas pour les opprimés de maintenant
Mais bien pour les enfants et ceux qui viendront après
 
Je me suis faite à cette idée
Que mon présent sera toujours dur
Que je ne verrai jamais le futur
Celui différent de notre passé
 
Je me suis faite à cette idée
Mais putain c'est chiant


Mon flocon de neige
Brûlons tout
Réduisons en cendre les oppresseurs
Détruisons ce système de viles valeurs
Soyons la première mort du phénix, et brûlons tout
</poem>

Version actuelle datée du 27 avril 2024 à 09:34

Divagations en La Mineur
RecueilAutres
TypeRecueil de poèmes
ÉtatBrouillon
Sous-pages

Divagations en La Mineur

Les voix du fleuve

D’où vient cette musique annonçant le trépas ?
Cette philharmonie d'où retenti le glas ?
Quelques sourds violoncelles, une boîte à musique,
Sont-ils le prélude d’un requiem tragique ?

Ce sont des dissonances instiguant la souffrance
Et conduisant les âmes à la désespérance,
Une fanfare qui fulmine en fourvoyant,
Et qui veut aveulir la vigueur des vivants.

Laissons couler nos peines dans l’onde insipide,
Buvons cette eau amène à l’arrière goût acide,
Plongeons dans la fontaine et ses remous fétides,
Embrassons cet éden et ses flots génocides.

Rencontre avec l’Ankou

Ma volonté morte
Me supplie d’abandonner ;
On frappe à la porte.

Avec précaution
Je me force à avancer ;
Sans invitation.

Sur le noir chemin
On m'aggresse violemment ;
Un étranger vient.

Couvert de blessures
J’échoue et je chois, mourant ;
Charetier obscur.

Je suis allongé
Et redeviens silencieux ;
Salut échangé.

Une lueur brève
Apparaît devant mes yeux ;
La fin de mon rêve.

Joie invisible

Harmonie millénaire emplissant mon organe !
Enhardi par mes pairs ambroisant les profanes,
Ravi par le tonnerre éclatant mes membranes,
Tu fais vivre et enterres tous les mélomanes.

Ondulation gracieuse exultant de foi,
Définition du beau, du parfait, de l’émoi
Je veux, pour l’éternité, me lier à toi,
Mais tu es la seule maîtresse de ta voix.

Alors je caresse tes enfants mécaniques
Chantants la complainte de ma vie ironique
Je fais vibrer, jouir tes organes acoustiques
Pour invoquer ta divine essence phonique.

Puisse-tu m’accompagner, de plus en plus fort
Au cours de ma vie, mes joies, mes peines et ma mort
Reste avec moi, juste quelques instants encore,
Ainsi, fatigué mais apaisé, je m’endors.

Haïkus

Haïku n°1

Le vent facétieux
Soulève la jupe brune ;
Novembre est joyeux

Haïku n°2

Petite tortue,
Donne tes œufs au destin !
Comme tant de fois.

Haïku n°3

Il est plus joyeux
D’écrire avec une fleur :
L’hivers, pas de plume...

Comme de l’eau sur une lyre…

Comme de l’eau sur une lyre,
S’épanchent mes plus grands désir,
Mes joie, mes peines, mes idées.
Mon âme se pâme, aliénée.

Quand je noirci le papier blanc
Pour faire parler mes sentiments,
Qu’il soit rayé ou quadrillé
C’est le plus beau des messagers.

Alors laissons choir à l’envi
Les mots nous venant à l’esprit.
Et l’encre coule avec loisir
Comme de l’eau sur une lyre...

Haïkus

Haïku n°4

Le fleuve coule.
Mon sang payant mes erreurs
Rempli le calice

Haïku n°5

Dans tout ce chaos,
Vers la folie salvatrice
Il n’y a qu’un pas

Haïku n°6

Beauté de la pluie
Qui inspire le lyrisme,
Muse nostalgique.

Haïku n°7

Le blanc sur le rouge,
L’insigne du Ragnarock;
Cycle de souffrance

Haïku n°8

Après le grand calme,
Colère et regard brûlant ;
Début de tristesse

Tankas

Tanka n°1

Les grands patriotes
Se déchirent et se suicident,
Ce depuis toujours.
Quand réaliseront-ils
Qu’il n’y a pas de pays ?

Tanka n°2

Quand l’esprit s’éveille
Il se demande toujours
Comment s’élever.
En recherchant la sagesse ?
En accueillant la folie ?

Le Huitième enfer

Figure osseuse, toge noire,
Destrier d’ombre, yeux de saphir.
Tu es le messager au glas
Apportant le dernier soupir.

Ta faux est si bien aiguisée
Que son fil peut trancher la nuit,
Au fourreau, une épée bleue,
Marque de tes satisfécits.

Aujourd’hui tu frappes encore
De la manière la plus cynique
Tu emportes ton créateur
Qui t’attendait, las mais stoïque.

En y repensant, n’es-tu pas
La conclusion sempiternelle
Des ces livres à l’encre ébranlée,
Biographies de nos vies vénielles ?

L’Autre côté

La musique
Qui apaise mon esprit
Est silencieuse.

La folie
Est une façon lucide
De vivre la mort.

Quand l’envie
Est plus grande que la peur,
Étrange enthousiasme.

La Solitude

Je regarde au loin.
Tant de papillons passent devant mes yeux,
Mouvement perpétuel.

J’aime rester seule,
Je me plaît dans cet univers infini
Où je suis protagoniste.

Toujours, je médite.
J’aime le gris, neutre, ascète, misanthrope.
Sérénitude complète.

Tankas

Tanka n°3

Chacun a le droit
D’emprunter le long chemin
De la rédemption.
Ne sont pas des monstres ceux
Qui y mettent des barrières ?

Tanka  n°4

Le destin est clos.
Même si la route est longue,
Aucune jonction.
Peu valent le vent, la neige,
Le devoir est accompli.

Éminence grise

Il ne parle pas mais mord
Aussi fort que l’autre aboie,
Tous seuls ils sont deux.

Maître de ce qui l’entoure
Préfet de ceux qui l’entourent
Ce pion est un roi.

Voir croire les êtres maîtres,
Mirer vers ces bleus béjaunes,
Se sentir puissant.

Papier rayé

Ah ! Que ma joie demeure dans ce clavecin !
Que rugissent les orgues chantant les défunts !
Ces instruments sans âme geignent avec beauté,
Une mélodie fugue qui est si carrée !

Ah ! Cette sotte note se joue de mes doigts,
Que mon tarin la touche, que jouée elle soit.
Rien ne me résiste ! Génie ! Virtuose !
Ma musique est un cercle parfait, grandiose !

Ah ! Que l’orchestre sonne jusqu’à mes oreilles !
Je casse à coups de barre ces règles si vieilles !
“C’est du bruit !”, qu’ils me disent, je vais leur montrer
Que j’ai une fougueuse créativité !

Doux romantisme

De France en Russie,
Les esprits fiers exultent de leur pensée,
Prenant pied pour s’envoler
Sur un passé mécanique et obsolète.

Vaguelettes

Marche impériale

L’unification
Mène vers la tolérance et le progrès.
Mais trop de grand conquérants
Ont pavé de sang le chemin y menant.

Vaguelette n°3

Ni blanche ni noire,
La routine est grise et elle prend racine.
Le monde, les gens se fanent,
Je me transforme en albinos achromate.

Voie et illumination

Une feuille morte
Voyage sereinement sur l’eau paisible
Visage sans nom, sans voix
Mais qui aime l’autre plus que lui-même

Courteaudes

Art

Regard attentif
Sert à l’analyse.
La contemplation
Doit être éphémère.

Rêves et Songes

Nos rêves déments
Sont un exutoire.
Ce sont les cautères
De notre folie.

Rêves et Folies

Le fou ne sais pas
Qu’il est dérangé.
Le rêveur ignore
Ce qui est réel.

Rêves, réalité et souvenirs

Les sermons aveuglants m’emplissent de frissons,
Mais le soleil radie et réchauffe mon cœur.
Il épanche l’espoir, le rêve et la tiédeur.
Bientôt main dans la main nos désirs brûleront,

L’orage frappe l’horizon de ses éclairs,
Mais la pluie lave mon désespoir et mes craintes.
En chœur nous récitons une douce complainte
Et résonne dans les cieux nos voix de tonnerre.

Nous penchons en arrière un regard nostalgique.
Pour ces jours difficiles où nous semblions morts,
Pour ces moments où nous voulions être plus forts,
Nous arborons un sourire mélancolique.

Haïkus

Haïku n°9

Dans la solitude
Mon esprit se chauffera
Entre les deux cieux

Haïku n°10

Boisson de soleil,
Mon âme est une tableau vierge
Qu'il se faut graver

Haïku n°11

D'un jaune éclatant,
Le feu repousse le blanc
Qui cache le pourpre

Haïku n°12

Dans ta chaude étreinte
Le monde est si froid autour
Mon flocon de neige

Temps

Le soleil brûlant
Tanne ma peau blanche
Le vent si glacial
Rouille mes jointures

Mais la pluie est fraîche
Et lave mes craintes
Les flocons de neige
Réchauffent mon cœur

Fumée

Cette vapeur blanche
Empli mes poumons
Chasse l'anxiété
Et la dépression

Je

Qui suis-je ?

La même personne
Détachée d'elle-même ?

La même personne
Enfin elle-même ?

Je ne suis jamais la même personne
Ni jamais quelqu'un de différent

Je suis la même
Mais un peu plus

Un peu plus heureuse qu'hier. Un peu plus confiante, mature, engagée, belle, grande.
Et moins que demain

Ou bien l'inverse ?
Peu importe

Qui suis-je ?
Peu importe
Je suis

Mue

Avant c'était Il
Aujourd'hui c'est Elle
Pourquoi, ça t'obsède...
Mais c'est juste un mot

Phénix

Je me suis faite à cette idée
Que rien ne changera de mon vivant

Je me suis faite à cette idée
Que tout ce pourquoi je bat
Que tout ce que nous voulons changer changera
Quand je serai trop vieille pour en profiter

Je me suis faite à cette idée
Que j’œuvre et nous œuvrons pour nos enfants
Pas pour les opprimés de maintenant
Mais bien pour les enfants et ceux qui viendront après

Je me suis faite à cette idée
Que mon présent sera toujours dur
Que je ne verrai jamais le futur
Celui différent de notre passé

Je me suis faite à cette idée
Mais putain c'est chiant

Brûlons tout
Réduisons en cendre les oppresseurs
Détruisons ce système de viles valeurs
Soyons la première mort du phénix, et brûlons tout