« Littérature:Petit Jardin en Fleur/Une idylle solitaire » : différence entre les versions
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Beaucoup ne serait pas d'accord avec cela. Après tout, l'ouïe est aussi un sens primaire, ayant beaucoup d'importance dans notre appréciation du monde qui nous entoure. Mais même si on nous raconte une histoire ou qu'on apprécie les sons que la nature nous fait parvenir les yeux fermés, on ne peut s'empêcher de voir. On ne peut empêcher les | Beaucoup ne serait pas d'accord avec cela. Après tout, l'ouïe est aussi un sens primaire, ayant beaucoup d'importance dans notre appréciation du monde qui nous entoure. Mais même si on nous raconte une histoire ou qu'on apprécie les sons que la nature nous fait parvenir les yeux fermés, on ne peut s'empêcher de voir. On ne peut empêcher les images d'apparaître sous nos paupières. La vue est le sens principal de l'humanité. | ||
Mais plus que la vue, le regard. Le regard est la personnification de notre vue, un avatar que l'on projette autour de soi, une caresse que l'on fait glisser sur ce qui est à la portée de nos yeux. | Mais plus que la vue, le regard. Le regard est la personnification de notre vue, un avatar que l'on projette autour de soi, une caresse que l'on fait glisser sur ce qui est à la portée de nos yeux. | ||
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Mes poils se hérissent sur mes bras. Je suis entourée de brume. Ce n'est pas le brouillard gris qu'on voit souvent le matin, ici au fond du Vallon-Havre, sur les rives du Havrelac, cette purée de poids qui obstrue graduellement la vision. La brume qui m'enveloppe est comme une fumée, dense mais statique, presque palpable mais impossible à dissiper. Elle est blanche, presque lumineuse. Elle agit comme de fines cloisons guidant ma progression au cœur de ce jardin, probablement le plus beau jardin du monde. | Mes poils se hérissent sur mes bras. Je suis entourée de brume. Ce n'est pas le brouillard gris qu'on voit souvent le matin, ici au fond du Vallon-Havre, sur les rives du Havrelac, cette purée de poids qui obstrue graduellement la vision. La brume qui m'enveloppe est comme une fumée, dense mais statique, presque palpable mais impossible à dissiper. Elle est blanche, presque lumineuse. Elle agit comme de fines cloisons guidant ma progression au cœur de ce jardin, probablement le plus beau jardin du monde. | ||
Cette exploration est merveilleuse, au premier sens du terme, car surgissent régulièrement, au fil des murs de brume que je traverse, les plantes le plus somptueusement raffinées que j'ai jamais vu. | |||
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Version du 27 mars 2023 à 09:44
Recueil | Petit Jardin en Fleur |
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Type | Nouvelle |
État | Publié |
Une idylle solitaire
Le regard... Le regard est le principal vecteur des émotions que nous ressentons.
Beaucoup ne serait pas d'accord avec cela. Après tout, l'ouïe est aussi un sens primaire, ayant beaucoup d'importance dans notre appréciation du monde qui nous entoure. Mais même si on nous raconte une histoire ou qu'on apprécie les sons que la nature nous fait parvenir les yeux fermés, on ne peut s'empêcher de voir. On ne peut empêcher les images d'apparaître sous nos paupières. La vue est le sens principal de l'humanité.
Mais plus que la vue, le regard. Le regard est la personnification de notre vue, un avatar que l'on projette autour de soi, une caresse que l'on fait glisser sur ce qui est à la portée de nos yeux.
C'est pour cela que, même quand le regard est masqué, il suscite nombre d'émotion. Être sourde est une incommodité. Être aveugle est //=======//. À quoi ressemble la vie de ceux qui sont aveugles de naissance ?
Mes poils se hérissent sur mes bras. Je suis entourée de brume. Ce n'est pas le brouillard gris qu'on voit souvent le matin, ici au fond du Vallon-Havre, sur les rives du Havrelac, cette purée de poids qui obstrue graduellement la vision. La brume qui m'enveloppe est comme une fumée, dense mais statique, presque palpable mais impossible à dissiper. Elle est blanche, presque lumineuse. Elle agit comme de fines cloisons guidant ma progression au cœur de ce jardin, probablement le plus beau jardin du monde.
Cette exploration est merveilleuse, au premier sens du terme, car surgissent régulièrement, au fil des murs de brume que je traverse, les plantes le plus somptueusement raffinées que j'ai jamais vu. Modèle:Littérature:Manuscrit/Navigation