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''Extrait d'un livre d'éveil pour les enfants de 8 à 14 ans datant de l’apogée du Deuxième Âge.''
''Extrait d’un recueil de poèmes datant du début du Deuxième Âge, trouvé dans une tombe anonyme du pays d’Arop et intitulé “Divagations en La mineur”.''


= Le Jardin de Brume =
''Note du transcripteur : Le style de l’auteur varie beaucoup d’un poème à l’autre et emprunte des formats de poème variés venant de pays et d'époques très différentes. Néanmoins, les thématiques restent très similaires dans la globalité du texte, ce qui laisse penser qu’il s’agit bien d’un auteur unique et non plusieurs auteurs. Il est néanmoins impossible de se prononcer avec certitude.''
L’histoire de Rosarya, notre monde, commence lors de la Scission Originelle, où les dieux ont envoyé les huit Psychopompes sur le monde pour guider les humains et fonder les neuf traditions. Avant cela, l’humain était une créature primitive, mais les Psychopompes sont venus donner un sens à leur vie, et par leur biais, la civilisation a pu se développer.


À partir de là, notre monde a connu trois âges : le Premier Âge ou l'Ère des Hommes, âge de guerres et de conquêtes territoriales, le Deuxième Âge ou l'Ère des Esprits, âge de spiritualité et de conquête des convictions, et le Troisième Âge ou l'Ère des Démons, âge de progressisme et de survie conjointe.
''Note du transcripteur : un certain nombre de feuillets ont été rendus illisibles à cause de l’humidité.''
----


Tout cela pour dire que, parmi toutes les merveilles du monde (qui ont toutes été construites au Premier Âge), le Jardin de Brume est la plus ancienne, à tel point qu’on n’est pas capable de précisément dater sa construction.
= '''Les voix du fleuve''' =
<poem>
D’où vient cette musique annonçant le trépas ?
Cette philharmonie d'où retenti le glas ?
Quelques sourds violoncelles, une boîte à musique,
Sont-ils le prélude d’un requiem tragique ?


Il s’agit d’une île somptueusement posée sur le Grand Lac du Vallon-Havre, dans le pays de Tohava, qui reste fermé aux regards même les plus attentifs à cause des nappes de brumes qui l’enrobent. Les rares yeux qui ont pu s’y promener ont rapportés des assortiments de plantes inconnues mais d’une beauté indéfinissable, des senteurs et des sons si doux qu’aucun sentiment négatif ne peut sévir sur l'île et des monuments anciens conquis par les plantes dans une danse symbiotique de toute splendeur.
Ce sont des dissonances instiguant la souffrance
Et conduisant les âmes à la désespérance,
Une fanfare qui fourvoie en fulminant
Et qui veut aveulir la vigueur des vivants.


Malheureusement, l’accès est sévèrement contrôlé par les seigneurs locaux, siégeant respectivement à Havrelac et au Havre. Il est possible de demander une permission, mais ceux qui ne font pas partie de la caste noble n’arriveront même pas à obtenir le formulaire. En effet, la préservation du monument est primordiale pour la tradition perfectionniste, qui en a la charge.
Laissons couler nos peines dans l’onde insipide,
Buvons cette eau amène à l’arrière goût acide,
Plongeons dans la fontaine et ses remous fétides,
Embrassons cet éden et ses flots génocides.
</poem>


= La Porte des Ombres =
----
Cet escalier, comprenant cent mille marches ornementées, permet de traverser le premier rempart des Monts Slevaria, menant à des nombreuses richesses, aussi nombreuses que les dangers qui les gardent.


Entre le climat, le terrain et les démons qui y rôdent, ce qui fit l’essor et la richesse de la tradition linguistique à son apogée n’est plus qu’un vestige du passé. Mais la Porte des Ombres est toujours présente, indélogeable, prouvant que cette apogée a bien eu lieu.
= '''Rencontre avec un Psychopompe''' =
<poem>
Ma volonté morte
Me supplie d’abandonner;
On frappe à la porte.


Aujourd’hui, beaucoup de chasseurs de démons s’y rendent pour étudier ces derniers, car là-bas on en trouve sous de multiples formes : des disgracieux, des monstrueux, des violents, des sournois, etc. Il paraît même que certains peuvent se faire passer pour des humains…
Avec précaution
Je me force à avancer;
Sans invitation.


= Le Belvédère des Dieux =
Sur le noir chemin
Il s’agit d’une construction de bois gigantesque qui, située dans la Tundra, permettrait d’observer le Domaine des Dieux au-dessus du Golfe des Éléments.
On m’agresse violemment;
Un étranger vient.


Est-il nécessaire de rappeler que l’archipel que l’on nomme le ''Domaine des Dieux'' est un des quatre points cardinaux du monde ? Avec l'île rocheuse appelée ''la Rose-guide'', le ''Cap du Bout du Monde'', et l’endroit le plus inaccessible de Rosarya, le ''Cap de l’Abandon'', il permet de se diriger lors des voyages partout sur le continent et en mer. Si d’aventure vous entendez les termes ''dieux'', ''guide'', ''monde'' et ''abandon'', vous saurez qu’il s’agit de directions géographiques.
Couvert de blessures
J’échoue et je chois, mourant;
Divine figure.


= Le Temple Suspendu =
Je suis allongé
Cet édifice religieux est dédié au dieu Vael, dieux qui supervise le pays éponyme, et dont l’influence s'étend du Bois de Vael à la Faucille de Vael en passant par le Gouffre de Vael. C’est suspendu au-dessus de ce dernier que le temple a été construit.
Et redeviens silencieux;
Salut échangé.


Ce monument est particulier, car contrairement à la plupart des autres merveilles du monde, il est ouvert à tous. Faites attention cependant, car quand on y pénètre il est alors impossible d’en sortir. Ceux qui s’y rendent promettent par leur seule présence d’honorer les tous les dieux et toutes les vertus, en échange de quoi ils peuvent vivre une vie de méditation et son protégés des maladies et des accidents.  Ainsi, chaque moine est certain d’arriver au terme de ses cent ans d’existence et de rejoindre les dieux en plein état de spiritualité.
Une lueur brève
Apparaît devant mes yeux;
La fin de mon rêve.
<poem>


Il est cependant proscrit que des enfants, âgés de quatorze ans ou moins, y pénètre sans la bénédiction d’un guide. Mais que l’on soit adolescent (entre 15 et 24 ans), jeune adulte (entre 25 et 49 ans), vieil adulte (entre 50 et 79 ans) ou même vieillard (à partir de 80 ans), chacun à le droit de venir pour attendre sa mort séculaire en méditant.
----


= Fertilenne =
= '''Joie invisible''' =
Fertilenne est le nom donné à une ville du passé, qui aujourd’hui n’est que ruine. L’architecture est certes avant-gardiste pour l'époque, mais ce qui la distingue du commun des villes est le fait qu’il s’agit d’une véritable cité bâtie sur des pilotis de pierres, se dressant ainsi au-dessus des flots moribonds du Marais Fertile, plus grand marais du monde.
</poem>
Harmonie millénaire emplissant mon organe !
Enhardie par mes pairs ambroisant les profanes,
Ravie par le tonnerre éclatant mes membranes,
Tu fais vivre et enterres tous les mélomanes.


Chacun sait que le Marais Fertile, bien qu’il porta autrefois bien son nom, a été empoisonné au cours de la Guerre Triangulaire, et donc depuis plus de deux mille ans il n’est plus qu’une vaste étendue de flots nauséabonds et corrosifs. La seule chose qui s’y trouve encore, parmi les animaux déformés et les plantes rachitiques, est la ville abandonnée mais toujours debout de Fertilenne.
Ondulation gracieuse exultant de foi,
Définition du beau, du parfait, de l’émoi
Je veux, pour l’éternité, me lier à toi,
Mais tu es la seule maîtresse de ta voix.


= La Roseraie =
Alors je caresse tes enfants mécaniques
La rose est le symbole du monde. Chacun sait que porter une fleur à son col a une signification particulière, mais porter la rose est un acte conséquent et lourd de sens.
Chantants la complainte de ma vie ironique
Je fais vibrer, jouir tes organes acoustiques
Pour invoquer ta divine essence phonique.


La Roseraie est le seul endroit du monde où les huit espèces de roses peuvent pousser conjointement. Ainsi on y retrouve des roses de toutes les couleurs : rouges pour la fougue, oranges pour la déférence, jaunes pour la repentance, bleues pour l’humilité, azurs pour la gloire, blanches pour la pureté, roses pour la fidélité et noires pour la sagesse.
Puisse-tu m’accompagner, de plus en plus fort
Au cours de ma vie, mes joies, mes peines et ma mort
Reste avec moi, juste quelques instants encore,
Ainsi, fatiguée mais apaisée, je m’endors.
</poem>
----


Ainsi, si vous voyez des gens porter une rose ou sa représentation, il s’agit d’un vœu plein de sens qu’il vous faudra lire avec précaution, car même s’il vous en est donné un aperçu ici, leurs significations sont bien plus complexe que cela. De plus veillez à bien prendre en compte la manière dont elle est portée, car arborer la fleur vive est un dévouement bien plus fort que de la broder sur son vêtement ou l’afficher sur sa bannière, voire encore plus simplement de ne l’avoir qu’en tant que simple accessoire.
= '''Haïkus''' =


= Les Archives du Monde =
== '''Haïku n°1''' ==
Il s’agit d’un lieu très sympathique, bien que reculé. Érigé par des membres de la tradition shamanique, il s’agit d’une bibliothèque cherchant à agréger tous les écrits, présents et passés, de l’humanité.
<poem>
Le vent facétieux
Soulève la jupe brune ;
L’automne est joyeux
</poem>


Les archives sont ouvertes au public et le visiteur sera émerveillé de voir de nombreuses espèces de magifestes s’affairer en ces lieux.
== '''Haïku n°2''' ==
<poem>
Petite tortue,
Donne tes œufs au destin !
Comme tant de fois.


Comme chacun sait, les magifestes sont des créatures étranges et absurdes qui apparaissent là où la magie est utilisée en grandes proportions. Aux archives du monde, fait unique, ils participent à la maintenance de l'endroit et voir ces créatures à l’œuvre est aussi intrigant que fascinant.
== '''Haïku n°3''' ==
<poem>
Il est plus joyeux
D’écrire avec une fleur :
L’hivers, pas de plume…
</poem>
----


= Les Six Colonnes =
= '''Comme de l’eau sur une lyre…''' =
Les Six Colonnes sont six édifices titanesques érigés en l’honneur de la réconciliation des valeurs à la fin de la Guerre Triangulaire. Sur ces grandes colonnes sont inscrits les noms de tous ceux qui ont péri par les armes durant le conflit.
<poem>
Comme de l’eau sur une lyre,
S’épanchent mes plus grands désir,
Mes joie, mes peines, mes idées.
Mon âme se pâme, aliénée.


Comme chacun sait, les six valeurs sont les piliers de notre civilisation. Elles sont réparties en trois axes, chaque axe pouvant se décliner en deux valeurs. Ainsi, chaque tradition représente une combinaison unique de ces trois axes, c’est la raison pour laquelle il y a huit traditions. Il y a bien entendu celle qu’on appelle la “neuvième tradition”, rattachée à aucune valeur en particulier mais servant à guider les esprits égarés.
Quand je noirci le papier blanc
Pour faire parler mes sentiments,
Qu’il soit rayé ou quadrillé
C’est le plus beau des messagers.


Le premier axe est le Comprem, symbolisant une manière d'appréhender le monde. On peut le faire avec sagesse, voie de l’Essence, ou avec intelligence, voie de l’Esprit.
Alors laissons choir à l’envi
Les mots nous venant à l’esprit.
Et l’encre coule avec loisir
Comme de l’eau sur une lyre…
</poem>
----


Le deuxième axe est le Modem, symbolisant la manière dont on influe sur le monde. On peut le faire en entrant en symbiose avec lui, voie de la Pureté, ou en imposant sa volonté, voie de l’Ambition.
= '''Haïkus''' =
''Note du transcripteur : le texte original du haiku numéro 4 est illisible.''


Enfin, le dernier axe est le Volem, symbolisant le but de nos actes sur le monde. On peut le faire pour apporter l'équilibre en toute chose, voie de l’Harmonie, ou pour élever le monde et surpasser de qu’il est, voie de l’Exaltation.
== '''Haïku n°5''' ==
<poem>
Dans tout ce chaos,
Vers la folie salvatrice
Il n’y a qu’un pas
</poem>


Un exemple qui parlera à tous est celui de l’Expressionnisme, tradition qui honore les valeurs de l’Esprit, la Pureté et l’Exaltation.
== '''Haïku n°6''' ==
<poem>
Beauté de la pluie
Qui inspire le lyrisme,
Muse nostalgique.
</poem>
----


= Cosma, la Cité-Univers =
= '''Tankas''' =
Cosma est la dernière merveille qui a vu le jour et dont la fondation a marqué la fin du Premier Âge et scellé une nouvelle ère. Il s’agit de la construction la plus conséquente de l’histoire de l’Humanité, un symbole d’unité.


Si le Premier Âge est un âge de guerre et de conquête, il a atteint son paroxysme lors de la Guerre Triangulaire. Il s’agit du premier (et seul) conflit mondial, impliquant toutes les traditions. Elle a commencé quand des dissensions ont scindé les expressionnistes et les clercs en deux factions au sein de leur propre tradition : ceux qui considéraient que la Pureté était une valeur plus importante que l’Exaltation, et ceux qui pensaient le contraire. Même si ces deux traditions n’ont pas le même comprem (les expressionnistes préfèrent l’Esprit et les clercs préfèrent l’Essence), ils se sont regroupés pour faire deux faction séparatistes : les puritains et les exaltés (qui, chacun contenaient des membres de l’Expressionnisme et de membres de la Foi). Leur but, à chacun, était d’imposer au monde la valeur qu’ils mettaient en avant, cherchant à écraser toutes les autres.
== '''Tanka n°1''' ==
<poem>
Les grands patriotes
Se déchirent et se suicident,
Ce depuis toujours.
Quand réaliseront ils
Qu’il n’y a pas de pays ?
</poem>


Parmi les autres traditions, celles qui honoraient l’une ou l’autre des valeurs se sont jointes au conflit, formant deux grandes armées pluri-traditionnelles, du jamais-vu jusque là. De leur côté, ceux qui ne partageaient aucune de ces deux valeurs et qui, du coup, refusait que l’une d’entre elles domine toutes les autres, fondèrent une troisième faction : les neutralistes. Trois grandes armées s’affrontaient donc, ce qui donna son nom à la Guerre Triangulaire.
== '''Tanka n°2''' ==
<poem>
Quand l’esprit s’éveille
Il se demande toujours
Comment s’élever.
En recherchant la sagesse ?
En accueillant la folie ?
</poem>
----


Le conflit dura soixante-quatre ans. Au terme de celui-ci, les neutralistes avaient réussi à mettre une pression si forte sur les deux armées séparatistes qu’elles furent toutes deux contraintes de signer la paix et d’admettre qu’aucune suprématie n'était souhaitable. Suite à cela, chaque tradition conclut que la guerre armée n'était qu’une maladie intestine à l’humanité, et que désormais si guerre il y avait, ce serait une guerre spirituelle. Cet acte scella la fin du Premier Âge.
= '''L’Autre côté''' =
<poem>
La musique
Qui apaise mon esprit
Est silencieuse.


En guise de symbole de paix et d’unité pour l’entrée de l’humanité dans le Deuxième Âge de son existence, toutes les traditions ont conjointement bâti Cosma, qu’on surnomme la Cité-Univers, plus grande ville jamais construite, et au sein de laquelle on peut trouver des résidents de toutes les traditions.
La folie
Est une façon lucide
De vivre la mort.


{{ Modèle:Littérature:Manuscrit/Navigation }}
Quand l’envie
Est plus grande que la peur,
Étrange enthousiasme.
</poem>
----
 
= '''La Solitude''' =
<poem>
Je regarde au loin.
Tant de papillons passent devant mes yeux,
Mouvement perpétuel.
 
J’aime rester seul,
Je me plaît dans cet univers infini
Où je suis protagoniste.
 
Toujours, je médite.
J’aime le gris, neutre, ascète, misanthrope.
Sérénitude complète.
</poem>
----
 
= '''Tankas''' =
 
== '''Tanka n°3''' ==
<poem>
Chacun a le droit
D’emprunter le long chemin
De la rédemption.
Ne sont pas des monstres ceux
Qui y mettent des barrières ?
</poem>
 
== '''Tanka n°4''' ==
<poem>
Le destin est clos.
Même si la route est longue,
Aucune jonction.
Peu valent le vent, la neige,
Le devoir est accompli.
</poem>
----
 
= '''Éminence grise''' =
<poem>
Il ne parle pas mais mord
Aussi fort que l’autre aboie,
Tous seuls ils sont deux.
 
Maître de ce qui l’entoure
Préfet de ceux qui l’entourent
Ce pion est un roi.
 
Voir croire les êtres maîtres,
Mirer vers ces bleus béjaunes,
Se sentir puissant.
</poem>
----
 
= '''Vaguelettes''' =
 
== '''Doux romantisme''' ==
''Note du transcripteur : le poème intitulé “Doux romantisme” est en grande partie illisible.''
 
== '''Marche impériale''' ==
<poem>
L’unification
Mène vers la tolérance et le progrès.
Mais trop de grand conquérants
Ont pavé de sang le chemin y menant.
</poem>
 
== '''Vaguelette n°3''' ==
<poem>
Ni blanche ni noire,
La routine est grise et elle prend racine.
Le monde, les gens se fanent,
Je me transforme en albinos achromate.
</poem>
 
== '''Voie et illumination''' ==
<poem>
Une feuille morte
Voyage sereinement sur l’eau paisible
Visage sans nom, sans voix
Mais qui aime l’autre plus que lui-même
</poem>
----
 
= '''Courteaudes''' =
 
== '''Art''' ==
<poem>
Regard attentif
Sert à l’analyse.
La contemplation
Doit être éphémère.
</poem>
 
== '''Rêves et Songes''' ==
<poem>
Nos rêves déments
Sont un exutoire.
Ce sont les cautères
De notre folie.
</poem>
 
== '''Rêves et Folies''' ==
<poem>
Le fou ne sais pas
Qu’il est dérangé.
Le rêveur ignore
Ce qui est réel.
</poem>
----
 
= '''Rêves, réalité et souvenirs''' =
<poem>
Les sermons aveuglants m’emplissent de frissons,
Mais le soleil radie et réchauffe mon cœur.
Il épanche l’espoir, le rêve et la tiédeur.
Bientôt main dans la main nos désirs brûleront,
 
L’orage frappe l’horizon de ses éclairs,
Mais la pluie lave mon désespoir et mes craintes.
En chœur nous récitons une douce complainte
Et résonne dans les cieux nos voix de tonnerre.
 
Nous penchons en arrière un regard nostalgique.
Pour ces jours difficiles où nous semblions morts,
Pour ces moments où nous voulions être plus forts,
Nous arborons un sourire mélancolique.
</poem>
 
''–'' Poème dédié à la personne qui m’est la plus chère
----
 
= '''Haïkus''' =
 
== '''Haïku n°9''' ==
<poem>
Dans la solitude
Mon esprit se chauffera
Entre les deux cieux
</poem>
 
== '''Haïku n°10''' ==
<poem>
Boisson de soleil,
Mon âme est une tableau vierge
Qu'il se faut graver
</poem>
 
== '''Haïku n°11''' ==
<poem>
D'un jaune éclatant,
Le feu repousse le blanc
Qui cache le pourpre
</poem>
 
----''Note du transcripteur : le reste des textes (estimé à une douzaine de feuillets) est complètement illisible.''

Version actuelle datée du 29 juillet 2023 à 20:48

Divagations en La mineur
RecueilPetit Jardin en Fleur
TypeŒuvre diégétique
ÉtatPublié

Divagations en La mineur

Extrait d’un recueil de poèmes datant du début du Deuxième Âge, trouvé dans une tombe anonyme du pays d’Arop et intitulé “Divagations en La mineur”.

Note du transcripteur : Le style de l’auteur varie beaucoup d’un poème à l’autre et emprunte des formats de poème variés venant de pays et d'époques très différentes. Néanmoins, les thématiques restent très similaires dans la globalité du texte, ce qui laisse penser qu’il s’agit bien d’un auteur unique et non plusieurs auteurs. Il est néanmoins impossible de se prononcer avec certitude.

Note du transcripteur : un certain nombre de feuillets ont été rendus illisibles à cause de l’humidité.


Les voix du fleuve

D’où vient cette musique annonçant le trépas ?
Cette philharmonie d'où retenti le glas ?
Quelques sourds violoncelles, une boîte à musique,
Sont-ils le prélude d’un requiem tragique ?

Ce sont des dissonances instiguant la souffrance
Et conduisant les âmes à la désespérance,
Une fanfare qui fourvoie en fulminant
Et qui veut aveulir la vigueur des vivants.

Laissons couler nos peines dans l’onde insipide,
Buvons cette eau amène à l’arrière goût acide,
Plongeons dans la fontaine et ses remous fétides,
Embrassons cet éden et ses flots génocides.


Rencontre avec un Psychopompe

Ma volonté morte
Me supplie d’abandonner;
On frappe à la porte.

Avec précaution
Je me force à avancer;
Sans invitation.

Sur le noir chemin
On m’agresse violemment;
Un étranger vient.

Couvert de blessures
J’échoue et je chois, mourant;
Divine figure.

Je suis allongé
Et redeviens silencieux;
Salut échangé.

Une lueur brève
Apparaît devant mes yeux;
La fin de mon rêve.
<poem>



Joie invisible

Harmonie millénaire emplissant mon organe ! Enhardie par mes pairs ambroisant les profanes, Ravie par le tonnerre éclatant mes membranes, Tu fais vivre et enterres tous les mélomanes.

Ondulation gracieuse exultant de foi, Définition du beau, du parfait, de l’émoi Je veux, pour l’éternité, me lier à toi, Mais tu es la seule maîtresse de ta voix.

Alors je caresse tes enfants mécaniques Chantants la complainte de ma vie ironique Je fais vibrer, jouir tes organes acoustiques Pour invoquer ta divine essence phonique.

Puisse-tu m’accompagner, de plus en plus fort Au cours de ma vie, mes joies, mes peines et ma mort Reste avec moi, juste quelques instants encore, Ainsi, fatiguée mais apaisée, je m’endors. </poem>


Haïkus

Haïku n°1

Le vent facétieux
Soulève la jupe brune ;
L’automne est joyeux

Haïku n°2

Petite tortue,
Donne tes œufs au destin !
Comme tant de fois.

== Haïku n°3 ==
<poem>
Il est plus joyeux
D’écrire avec une fleur :
L’hivers, pas de plume…


Comme de l’eau sur une lyre…

Comme de l’eau sur une lyre,
S’épanchent mes plus grands désir,
Mes joie, mes peines, mes idées.
Mon âme se pâme, aliénée.

Quand je noirci le papier blanc
Pour faire parler mes sentiments,
Qu’il soit rayé ou quadrillé
C’est le plus beau des messagers.

Alors laissons choir à l’envi
Les mots nous venant à l’esprit.
Et l’encre coule avec loisir
Comme de l’eau sur une lyre…


Haïkus

Note du transcripteur : le texte original du haiku numéro 4 est illisible.

Haïku n°5

Dans tout ce chaos,
Vers la folie salvatrice
Il n’y a qu’un pas

Haïku n°6

Beauté de la pluie
Qui inspire le lyrisme,
Muse nostalgique.


Tankas

Tanka n°1

Les grands patriotes
Se déchirent et se suicident,
Ce depuis toujours.
Quand réaliseront ils
Qu’il n’y a pas de pays ?

Tanka n°2

Quand l’esprit s’éveille
Il se demande toujours
Comment s’élever.
En recherchant la sagesse ?
En accueillant la folie ?


L’Autre côté

La musique
Qui apaise mon esprit
Est silencieuse.

La folie
Est une façon lucide
De vivre la mort.

Quand l’envie
Est plus grande que la peur,
Étrange enthousiasme.


La Solitude

Je regarde au loin.
Tant de papillons passent devant mes yeux,
Mouvement perpétuel.

J’aime rester seul,
Je me plaît dans cet univers infini
Où je suis protagoniste.

Toujours, je médite.
J’aime le gris, neutre, ascète, misanthrope.
Sérénitude complète.


Tankas

Tanka n°3

Chacun a le droit
D’emprunter le long chemin
De la rédemption.
Ne sont pas des monstres ceux
Qui y mettent des barrières ?

Tanka n°4

Le destin est clos.
Même si la route est longue,
Aucune jonction.
Peu valent le vent, la neige,
Le devoir est accompli.


Éminence grise

Il ne parle pas mais mord
Aussi fort que l’autre aboie,
Tous seuls ils sont deux.

Maître de ce qui l’entoure
Préfet de ceux qui l’entourent
Ce pion est un roi.

Voir croire les êtres maîtres,
Mirer vers ces bleus béjaunes,
Se sentir puissant.


Vaguelettes

Doux romantisme

Note du transcripteur : le poème intitulé “Doux romantisme” est en grande partie illisible.

Marche impériale

L’unification
Mène vers la tolérance et le progrès.
Mais trop de grand conquérants
Ont pavé de sang le chemin y menant.

Vaguelette n°3

Ni blanche ni noire,
La routine est grise et elle prend racine.
Le monde, les gens se fanent,
Je me transforme en albinos achromate.

Voie et illumination

Une feuille morte
Voyage sereinement sur l’eau paisible
Visage sans nom, sans voix
Mais qui aime l’autre plus que lui-même


Courteaudes

Art

Regard attentif
Sert à l’analyse.
La contemplation
Doit être éphémère.

Rêves et Songes

Nos rêves déments
Sont un exutoire.
Ce sont les cautères
De notre folie.

Rêves et Folies

Le fou ne sais pas
Qu’il est dérangé.
Le rêveur ignore
Ce qui est réel.


Rêves, réalité et souvenirs

Les sermons aveuglants m’emplissent de frissons,
Mais le soleil radie et réchauffe mon cœur.
Il épanche l’espoir, le rêve et la tiédeur.
Bientôt main dans la main nos désirs brûleront,

L’orage frappe l’horizon de ses éclairs,
Mais la pluie lave mon désespoir et mes craintes.
En chœur nous récitons une douce complainte
Et résonne dans les cieux nos voix de tonnerre.

Nous penchons en arrière un regard nostalgique.
Pour ces jours difficiles où nous semblions morts,
Pour ces moments où nous voulions être plus forts,
Nous arborons un sourire mélancolique.

Poème dédié à la personne qui m’est la plus chère


Haïkus

Haïku n°9

Dans la solitude
Mon esprit se chauffera
Entre les deux cieux

Haïku n°10

Boisson de soleil,
Mon âme est une tableau vierge
Qu'il se faut graver

Haïku n°11

D'un jaune éclatant,
Le feu repousse le blanc
Qui cache le pourpre


Note du transcripteur : le reste des textes (estimé à une douzaine de feuillets) est complètement illisible.